Raccourcis
- Les traitements antibiotiques de courte durée. >>>>
- Les antibiotiques à dose prophylactique dans le cadre du traitement des infections urinaires récurrentes. >>>>
- Existe-t-il un traitement plus efficace contre les infections urinaires récurrentes ? >>>>
- Médecins et professionnels de santé spécialistes des infections urinaires chroniques. >>>>
- Quelle place pour les traitements naturels contre les infections urinaires ? >>>>
En vérité, il existe très peu de traitements probants contre les infections urinaires récurrentes. Si vous vous rendez chez le médecin ou à l’hôpital pour une nouvelle infection urinaire, vous en ressortirez sûrement avec un énième traitement antibiotique de courte durée – le même traitement que vous auriez reçu si c’était votre première infection.
Un scénario fréquent que vivent les femmes souffrant d’infections urinaires récidivantes et qui se déroule de la façon suivante :
Etape 1 | Le médecin prend notes de vos symptômes et / ou réalise une bandelette urinaire. |
Etape 2 | Il vous prescrit un traitement antibiotique. |
Etape 3 (parfois omise) | Dans certains cas, il peut aussi vous demander de réaliser un ECBU au laboratoire. |
Etape 4 | Quelques jours après, en fonction des résultats de l'antibiogramme, le médecin vous prescrira peut-être un nouvel antibiotique ou vous demandera de continuer à prendre l’antibiotique qu’il vous a déjà prescrit. |
« Mon médecin me prescrit l'antibiotique Furadantine à chaque fois que j'ai une infection urinaire. Depuis plusieurs années, c'est toujours cet antibiotique qui m'est prescrit. Avant, mon docteur réalisait une bandelette urinaire, mais elle se fie maintenant uniquement à mes symptômes pour diagnostiquer une infection urinaire. Parfois je n'ai même pas besoin de prendre rendez-vous, elle me prépare seulement une ordonnance. » |
Jusque là, tout va bien. Pourtant, tous les mois, vous devez retourner chez le médecin ou à la pharmacie pour obtenir ce même traitement antibiotique pour traiter une nouvelle infection urinaire.
Si vous souffrez d’infections urinaires à répétition malgré la prise d’antibiotique, il faut vous poser la question : cet antibiotique est-il vraiment efficace ?
Les traitements antibiotiques courts ne sont pas adaptés au traitement des infections urinaires récurrentes. Ils le sont encore moins pour soigner les infections récidivantes causées par une infection chronique de la vessie installée depuis plusieurs mois ou années.
Voici pourquoi les infections urinaires récidivantes causées par une infection chronique de la vessie sont si difficiles à traiter.
L’infection urinaire chronique : un ennemi difficile à débusquer
Nous avons tous un certain niveau de connaissance concernant les bactéries. En langage courant, nous les regroupons avec d’autres pathogènes dans une catégorie que nous appelons “microbes” ou « germes ». Et nous savons tous que les microbes sont responsables de maladies et d’infections.
Vous ne le savez peut-être pas, mais les bactéries peuvent vivre seules ou se regrouper pour former des colonies, c’est ce que l’on appelle des biofilms. Dans le cas d’une infection urinaire simple, les bactéries contenues dans l’urine peuvent être détectées par les tests urinaires classiques, puis éradiquées grâce à un traitement antibiotique.
Sans traitement rapide et efficace, les bactéries peuvent se regrouper et adhérer à la paroi de la vessie pour former un biofilm. Une fois que la colonie bactérienne s’est logée dans la paroi de la vessie, elle se recouvre d’une matière gluante et protectrice qui isole les bactéries des attaques extérieures.
Lorsque le biofilm atteint ce stade de développement, il devient extrêmement résistant aux antibiotiques et aux attaques du système immunitaire. C’est là que l’infection urinaire chronique commence. Elle prend aussi le nom de cystite récidivante ou cystite chronique et désigne une infection urinaire qui revient régulièrement.
« Lors des crises, je souffrais atrocement et il y avait du sang dans mon urine. L'odeur était aussi caractéristique d'une infection urinaire. D'autres jours, je me sentais plutôt bien. Et entre temps, j'avais une sensation d'inconfort qui pouvait dégénérer à tout moment. » |
« Les protocoles actuels ont été mis en place pour soigner les infections urinaires simples. Il s'avère très difficile de soigner une infection urinaire compliquée ou chronique en médecine générale. Si les symptômes persistent, ou si le médecin généraliste n'est pas à 100 % sûr du diagnostic à poser, il renverra sa patiente vers un spécialiste. » Jon Rees, Président de l'Organisation Britannique des Soins Primaires en Urologie |
Vous faites peut-être partie des nombreuses femmes dont les tests urinaires reviennent toujours négatifs, malgré des symptômes et des douleurs constantes.
Les laboratoires d’analyse suivent des instructions précises qui préconisent la mise en culture de bactéries retrouvées dans l’urine. Lorsqu’une ou plusieurs bactéries sont identifiées, un antibiogramme est pratiqué afin de déterminer l’antibiotique qui doit être prescrit pour éradiquer la bactérie en question.
Les bactéries « libres » n’agissent pas comme celles qui sont enfermées dans un biofilm. Les bactéries formant un biofilm sont beaucoup plus difficiles à identifier dans un échantillon d’urine. Elles s’avèrent aussi 1 000 fois plus résistantes aux antibiotiques que les bactéries flottant librement dans l’urine.
Les traitements antibiotiques de courte durée destinés à éradiquer les bactéries flottant librement dans l’urine ne parviendront même pas à percer le biofilm. Et il serait très dangereux de multiplier les doses d’antibiotiques par 1 000.
Même si le corps médical connaît l’existence des biofilms, ce phénomène n’est pas totalement compris. Et pour complexifier encore un peu plus les choses, les biofilms peuvent héberger un seul type de pathogènes ou plusieurs qui cohabitent au sein du biofilm.
Si on parvient à éradiquer une espèce de pathogène présent dans le biofilm grâce à un antibiotique, il perd du terrain et un autre pathogène peut prendre sa place.
Cela ne signifie pas que le traitement est impossible, mais il faut parfois changer plusieurs fois d’antibiotique au cours du traitement pour parvenir à éradiquer un biofilm à pathogènes multiples.
Nous allons maintenant aborder les différents traitements contre les infections urinaires récurrentes.
Les traitements antibiotiques de courte durée
En France, lorsqu’un médecin prescrit un antibiotique dans le cadre d’une infection urinaire non compliquée, le traitement dure entre 5 jours et 7 jours, en fonction de l’antibiotique choisi par le médecin. Monuril, un antibiotique monodose, peut aussi être prescrit dans certains cas.
Les traitements antibiotiques de courte durée et leurs effets secondaires potentiels sont listés dans notre chapitre « antibiotiques utilisés contre les infections urinaires ».
Nous avons constaté que les forums médicaux regorgent de questions du genre : « Est-ce que je peux utiliser tel ou tel antibiotique pour traiter une infection urinaire ? »
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’existe pas d’antibiotique miracle contre les infections urinaires.
Par contre, il existe un antibiotique adapté au type de bactérie responsable de votre infection urinaire.
Même si certaines bactéries sont plus connues que d’autres dans le cadre du développement des infections urinaires, il est très important que vous compreniez que d’une personne à l’autre, les pathogènes responsables de l’infection ne seront pas forcément identiques.
Ce n’est pas parce qu’un traitement antibiotique a été efficace sur une personne qu’il le sera forcément sur une autre.
Qui plus est, de plus en plus de chercheurs pensent que les traitements antibiotiques de courte durée sont inutiles dans le cas de cystites récurrentes causées par une infection « incrustée » dans la vessie.
« Aux premiers signes d'une infection urinaire, je prenais un antibiotique sans tarder. Le lendemain, j'étais débarrassée. Un jour, j'ai développé une infection urinaire alors que je n'avais pas mes antibiotiques sur moi. J'ai paniqué, mais l'infection a disparu d'elle-même le lendemain. J'en arrive à me demander si les antibiotiques servent à quelque chose dans mon cas ? » |
Il arrive que les épisodes de crise causés par une infection urinaire chronique disparaissent d’eux-mêmes en quelques jours, pour mieux revenir ensuite. Cela signifie que l’antibiotique que vous utilisez à chaque épisode de cystite n’est pas forcément responsable de l’amélioration de vos symptômes urinaires.
Et si l’infection n’est pas supprimée, il y a de très grandes chances pour vous ayez à nouveau une crise dans quelques jours, voire quelques semaines.
Les traitements antibiotiques inefficaces pourraient aussi contribuer à l’augmentation des résistances bactériennes. En plus d’être une grave menace pour l’humanité, ces résistances sont problématiques pour les patients souffrant d’infections urinaires récidivantes car elles rendent ces cystites encore plus difficiles à éradiquer.
Les antibiotiques à dose prophylactique dans le cadre du traitement des infections urinaires récurrentes
Les antibiotiques à dose prophylactique : un terme compliqué pour désigner l’utilisation d’antibiotiques à titre préventif. En pratique, vous utilisez ces antibiotiques avant l’apparition de symptômes urinaires en espérant qu’ils empêcheront le développement d’une infection.
Pourtant, les recherches prouvent que l’utilisation d’antibiotiques prophylactiques sur le long terme ne garantit en rien la disparition des infections urinaires à répétition.
Les patientes qui prennent des antibiotiques à dose prophylactique n’auront peut-être pas de symptômes au cours du traitement mais lorsqu’elles arrêteront les antibiotiques, il y a de grandes chances pour qu’elles se retrouvent à la case départ avec des infections urinaires à répétition.
Dans la majorité des cas, l’antibiothérapie à dose prophylactique ne semble pas guérir les personnes aux infections urinaires.
Il existe aujourd’hui deux types de traitement prophylactique contre les infections urinaires récurrentes :
La prophylaxie post-coïtale, prescrite aux femmes sexuellement actives et qui consiste en la prise d’une dose d’antibiotique après chaque rapport sexuel.
La prophylaxie continue, où la prise d’antibiotiques à faible dose chaque jour se prolonge sur une période relativement longue.
La prophylaxie post-coïtale serait aussi efficace que la prophylaxie continue et présenterait moins d’effets secondaires dans le cadre d’un traitement préventif contre les infections urinaires récidivantes. Ce deuxième phénomène est certainement dû au fait que les femmes sous traitement prophylactique post-coïtal prennent une dose d’antibiotique inférieure à celles sous traitement prophylactique continu.
Une troisième approche est celle de l’auto-traitement par antibiotique. La patiente reçoit une ordonnance de la part de son médecin qui lui permet de se rendre à la pharmacie à n’importe quel moment et d’obtenir un traitement antibiotique aux premiers signes de l’infection.
L’auto-traitement est souvent prescrit aux femmes souffrant de moins de 2 infections urinaires par an ou lorsque l’antibiothérapie prophylactique sur le long terme n’est pas possible. Les traitements antibiotiques prophylactiques continus et post-coïtaux sont généralement prescrits aux femmes qui souffrent de plus de trois épisodes d’infection urinaire par an.
Etonnamment, les études sur les antibiotiques prophylactiques dans le cadre du traitement des infections urinaires récurrentes ont démontré que les patients étaient presque toujours capables de reconnaître les symptômes d’une infection urinaire. Gardez cela à l’esprit la prochaine fois que vous recevez des résultats d’ECBU négatifs – si vous pensez avoir une infection urinaire, il y a de grandes chances pour que vous en ayez effectivement une. Fiez-vous à votre intuition, car les tests urinaires se trompent plus souvent qu’on ne le pense.
« Depuis 2 ans, j'enchaîne les infections urinaires. Mon docteur m'a donc prescrit des antibiotiques à prendre après chaque rapport sexuel. Je les ai pris quelques mois, puis j'ai arrêté, et les infections urinaires ont fait un retour en force. » |
Avantages et inconvénients des antibiotiques prophylactiques pour traiter les infections urinaires
POUR | • Plusieurs études soulignent que la prophylaxie antibiotique réduit de 95 % la fréquence des infections urinaires. • Les participantes à notre enquête ayant recours aux antibiotiques prophylactiques déclarent que ce traitement les libère d'une inquiétude permanente de voir une infection urinaire ressurgir à n'importe quel moment. |
CONTRE | • D'autres études montrent qu'à l'arrêt du traitement, les femmes ont de fortes chances de souffrir à nouveau d'infections urinaires, à la même fréquence qu'avant le traitement antibiotique. • Tous les antibiotiques sont associés à des effets secondaires, notamment la destruction du microbiote intestinal et vaginal, ce qui peut provoquer des mycoses. • La recherche médicale a prouvé que les antibiotiques prophylactiques contre les infections urinaires récidivantes entraînent le développement de bactéries E.coli résistantes à l'antibiothérapie (E.coli uropathogène ou UPEC). |
Cette découverte est extrêmement importante. A force de prendre des antibiotiques inefficaces, vous pourriez encourager sans le savoir le développement d’une infection incrustée dans la vessie, particulièrement difficile à éradiquer.
C’est pour cette raison que les médecins spécialisés dans le traitement des infections urinaires chroniques recommandent de ne pas avoir recours aux antibiotiques prophylactiques contre les infections urinaires à répétition.
Même si vous avez l’impression que les antibiotiques prophylactiques fonctionnent, il y a de grandes chances pour qu’ils rendent vos infections récidivantes encore plus difficiles à traiter.
Existe-t-il un traitement plus efficace contre les infections urinaires récurrentes ?
Celles qui souffrent d’infections urinaires persistantes savent que les traitements proposés se comptent sur les doigts de la main.
Nous avons parlé plus haut des traitements antibiotiques de courte durée, qui ne soulageront pas forcément vos symptômes et qui s’avèrent inefficaces pour lutter contre les infections urinaires à répétition causées par une infection incrustée dans la vessie.
Nous vous avons aussi présenté les avantages et les inconvénients des antibiotiques prophylactiques contre les infections urinaires récidivantes, qui empêchent le développement des symptômes pendant le traitement, mais qui ne règlent pas le problème de fond. A la fin du traitement, vous vous retrouverez sûrement à la case départ, et peut-être même que le problème aura empiré.
Sans parler des effets secondaires et des désagréments que peuvent causer la prise d’antibiotiques à long terme.
Dans ce contexte, quelles solutions s’offrent à vous ? Vous l’avez deviné, il n’existe pas de traitement magique. Les choses ne sont pas si simples.
Infection urinaire chronique causée par des biofilms : que faire ?
Nous faisons face à une double problématique : celle du diagnostic et celle du traitement.
Comme nous vous l’avons expliqué dans un autre article, les tests urinaires actuels – bandelettes urinaires et ECBU – ne sont pas fiables. C’est le moins qu’on puisse dire : L’Examen Cytobactériologique des Urines (ECBU) se trompe dans plus de 50 % des cas. En plus, il n’a pas été conçu pour détecter la présence d’un ou plusieurs biofilms.
Il y a de grandes chances pour que votre échantillon d’urine contienne peu de bactéries « flottantes » parce qu’elles se trouvent en fait à l’intérieur du biofilm, lui-même incrusté dans les tissus de votre vessie.
La concentration de bactéries contenus dans votre échantillon sera sûrement faible, en dessous du seuil de Kass, et le laboratoire conclura à une contamination ou à une culture négative. C’est pour cette raison que certains médecins spécialisés dans le diagnostic et le traitement des infections urinaires chroniques recommandent une méthode de culture d’urine alternative : il existe l’« urine broth culture test », l’examen microscopique d’un échantillon d’urine fraîchement émise et les tests urinaires s’appuyant sur le séquençage ADN.
Ces tests alternatifs s’avèrent bien plus efficaces que les ECBU classiques pour identifier la présence d’une infection urinaire chronique.
Vous souhaitez plus d’informations sur les différentes méthodes de tests urinaires ? Lisez notre chapitre dédié à cette thématique.
Imaginons : vous réalisez un test fiable et vos résultats montrent la présence d’une infection chronique causée par un ou plusieurs pathogènes. Que faire alors ?
Etant donné que les biofilms sont très résistants aux antibiotiques, les spécialistes et les chercheurs se posent la question du meilleur protocole à adopter pour le traitement des infections urinaires chroniques.
Il a été prouvé que les biofilms « jeunes » sont plus faciles à traiter que les biofilms installés dans la vessie depuis longtemps.
L’idéal serait donc d’enclencher un traitement rapide et agressif au début de la formation du biofilm, mais il est actuellement très difficile d’obtenir un diagnostic pour une infection urinaire chronique. Les femmes atteintes d’infections urinaires à répétition ou de cystite interstitielle obtiennent un traitement adéquat après plusieurs mois ou plusieurs années de souffrance, et l’infection est souvent déjà bien installée.
Le but du traitement d’une infection urinaire chronique est d’éradiquer les bactéries flottantes ainsi que les biofilms.
Plusieurs études préconisent un traitement combiné pour éradiquer les biofilms, ce qui signifie qu’il faudrait utiliser plusieurs types d’antibiotiques ayant des mécanismes distincts. Certains médecins ont quant à eux réussi à traiter ces infections récalcitrantes à l’aide d’un seul antibiotique, administré à haute dose.
Un troisième traitement est actuellement à l’essai, l’injection d’antibiotiques à haute dose directement dans les tissus de la vessie. Ce traitement s’appuie sur l’utilisation de seringues plutôt que sur un traitement antibiotique oral.
Le traitement d’une infection urinaire chronique due à un biofilm nécessite la prise d’antibiotiques à haute dose et sur le long terme, qu’il s’agisse d’une monothérapie ou d’un traitement combiné. Il est indispensable de prendre ce traitement sur le long terme en raison du cycle de vie des bactéries.
Les bactéries peuvent vivre 6 mois ou plus à l’intérieur d’un biofilm. De temps à autre, elles peuvent s’échapper du biofilm pour atterrir dans l’urine ou pour former un nouveau biofilm dans les tissus de la vessie.
En prenant un traitement antibiotique à haute dose sur une période de 6 mois ou plus, les bactéries en liberté ont des chances d’être éradiquées avant qu’elles ne puissent former un biofilm. Tôt ou tard, le cycle de vie des bactéries déjà incrustées finit lui aussi par se terminer.
Le scénario idéal ? La guérison grâce à la destruction du biofilm.
La différence principale entre ce traitement et l’utilisation d’antibiotiques prophylactiques est le dosage.
Les antibiotiques prophylactiques sont administrés à petite dose, pour éviter la survenue d’une infection urinaire. Le traitement d’un biofilm nécessite des doses élevées d’antibiotiques, indispensables pour éradiquer l’infection une bonne fois pour toutes.
« La plupart du temps, un traitement antibiotique allant de 6 à 12 mois est nécessaire pour obtenir la disparition des symptômes. Mais cette durée varie énormément d'une personne à l'autre. Dans certains cas, nous ne parvenons pas à éradiquer complètement l'infection, on doit alors se contenter de contrôler les symptômes pour améliorer la qualité de vie des patients. » Professeur Malone-Lee, Clinique LUTS d'Harley Street, Royaume-Uni |
Seul un spécialiste des infections urinaires chroniques est en mesure de mettre en place ce type de traitement. Comme nous l’expliquons dans notre guide dédié aux antibiotiques contre les infections urinaires, les antibiotiques peuvent provoquer des effets secondaires plus ou moins graves. Il est donc nécessaire d’effectuer des visites de contrôle régulièrement, afin d’évaluer la réponse au traitement, l’efficacité des antibiotiques ainsi que leur dosage.
C’est le moment de vous dévoiler les différentes approches préconisées par les professionnels de santé spécialisés dans le traitement des infections urinaires chroniques.
Médecins et professionnels de santé spécialistes des infections urinaires chroniques
Il existe très peu de professionnels de santé spécialisés dans le traitement des infections urinaires chroniques, mais ceux tous qui sont cités dans les nombreux recherches scientifiques que nous avons épluchées sont listés ci-dessous :
Important : nous mettons cette liste à jour régulièrement, n’hésitez pas à nous contacter si vous connaissez un professionnel de santé spécialisé dans le traitement des infections urinaires chroniques.
Ruth Kriz, infirmière libérale, Washington DC, États-Unis
Après avoir souffert elle-même d’une cystite interstitielle, Ruth Kriz a ouvert sa propre clinique privée spécialisée dans le traitement des infections urinaires chroniques (entre autres) à Washington, aux Etats-Unis.
Ruth Kriz a développé une approche multi-factorielle pour traiter cette maladie et prend en compte d’autres paramètres qui pourraient expliquer pourquoi votre système immunitaire ne parvient pas à se débarrasser de l’infection urinaire chronique. Il peut s’agir d’une présence accrue de métaux lourds dans l’organisme, de mycotoxines, de co-infections, de dysfonctionnements de la thyroïde ou de la glande surrénale, par exemple.
« Nous établissons un bilan nutritionnel, gastro-intestinal, allergique, thyroïdien et nous vérifions le bon fonctionnement du système immunitaire et des glandes surrénales afin de mettre toutes les chances de notre côté pour guérir la maladie. » Ruth Kriz, infirmière spécialisée dans les infections urinaires chroniques |
« Nous établissons un bilan nutritionnel, gastro-intestinal, allergique, thyroïdien et nous vérifions le bon fonctionnement du système immunitaire et des glandes surrénales afin de mettre toutes les chances de notre côté pour guérir la maladie. »
Ruth Kriz, APRN
Dans notre chapitre dédié aux tests alternatifs, nous avons listé les tests urinaires dont la fiabilité est plus élevée que celle des ECBU pour détecter une infection urinaire chronique. Kriz utilise ces tests et s’appuie sur un réseau de spécialistes et de laboratoires afin d’identifier rapidement les faiblesses potentielles de l’organisme.
« Nous en apprenons de plus en plus sur la relation entre biofilms et infections chroniques, et de nouvelles méthodes de tests sont désormais disponibles, c'est pourquoi il est essentiel que les professionnels de santé se saisissent de ces nouveaux outils pour diagnostiquer et traiter les patient(e)s qui souffrent d'infections urinaires chroniques. » Ruth Kriz, infirmière spécialisée dans les infections chroniques |
Ruth Kriz, APRN
Depuis plusieurs décennies, Ruth Kriz soigne la cystite interstitielle et les maladies urinaires associées avec succès grâce aux traitements antibiotiques et aux compléments alimentaires à base de plantes. Afin de prévenir les récidives, elle s’intéresse aux infections vaginales potentielles et teste aussi les partenaires sexuels pour éviter une recontamination.
Nous avons exposé les grandes lignes du traitement de Ruth Kriz ci-dessous pour que vous puissiez vous faire une idée de son protocole. Cliquez ici pour en apprendre plus sur le traitement de Ruth Kriz.
Si vous ne pouvez pas vous déplacer à Washington, il est possible d’organiser une consultation téléphonique. Ruth Kriz peut aussi travailler directement avec votre médecin traitant.
Il faut bien comprendre que la plupart des médecins n’ont reçu aucune information ni consigne sur le diagnostic et le traitement des infections urinaires chroniques. Votre médecin traitant ne sera donc pas forcément en mesure d’interpréter les tests urinaires nouvelle génération ou de vous prescrire un traitement adapté à cette maladie.
Les symptômes disparaissent souvent après plusieurs mois de traitement, le médecin formé à ce protocole met donc en place un suivi. Avant de vous lancer dans un traitement contre les infections urinaires chroniques, il faut trouver un médecin en mesure de vous accompagner.
Michael Hsieh, Docteur en Urologie, Washington, États-Unis
Michael Hsieh, Docteur en Médecine, est le directeur du département d’urologie transitionnelle à l’Hôpital des Enfants et à l’Université George Washington.
Hsieh est spécialisé en chirurgie laparoscopique et robotique dans le cadre du traitement des maladies urologiques. Il est aussi Directeur Scientifique de l’Institut de Recherche Biomédicale, où il dirige une équipe de chercheurs, et travaille sur un programme de recherches microbiologiques en partenariat avec plusieurs laboratoires.
Au cours de ses recherches, Hsieh a étudié le microbiote vésical et le rôle des bonnes bactéries dans la prévention des infections urinaires. Il était autrefois à la tête d’une équipe de chercheurs dédiée aux infections urinaires, à l’inflammation et au cancer de la vessie.
La plupart des patients qui consultent le docteur Hsieh ont des infections urinaires à répétition et cherchent désespérément une solution durable à leurs problèmes. Ses recherches lui ont permis de soigner des patients grâce à l’identification d’uropathogènes qui n’avaient pas été détectés jusque là.
« Il ne faut pas user du diagnostic de cystite interstitielle à tort et à travers. Je pense que de nombreux patients qui présentent ces symptômes souffrent en fait d’une infection urinaire causée par des micro-organismes difficiles à identifier. Grâce aux nouvelles méthodes de tests, plus fiables que les tests urinaires classiques, nous sommes capables d’identifier des pathogènes dans de très nombreux cas. Et nous pouvons ensuite mettre en place un traitement adapté. »
Michael Hsieh, Docteur en Médecine
Hsieh suit une approche pluridisciplinaire pour diagnostiquer et soigner les infections urinaires et éviter les récidives. Pour poser un diagnostic, il complète les analyses d’urine classique par un examen du microbiote urinaire. Cet examen permet d’identifier les bactéries responsables de l’infection urinaire qui ne sont pas détectables via un ECBU classique.
Pour éviter les récidives, il conseille l’utilisation de probiotiques adaptés au microbiote de chaque individu, certains compléments alimentaires à base de canneberge (cranberry), des antibiotiques et des traitements hormonaux.
« Je crois qu’il faut personnaliser le traitement des infections urinaires, car cette maladie varie énormément d’une personne à l’autre. Le diagnostic, le traitement et la prévention des récidives doivent faire l’objet d’un suivi personnalisé qui prend en compte les préférences de chaque patient, et les avantages et inconvénients de chaque protocole. »
Michael Hsieh, Docteur en médecine
Hsieh reçoit ses patient(e)s à l’Hôpital des Enfants et à l’Université George Washington. Voir lien ci-dessus pour en savoir plus sur la prise de rendez-vous avec le Docteur Hsieh.
Veillez à rassembler les résultats de tous vos examens avant votre rendez-vous : ECBU ainsi que vos échographies, IRM… accompagnés des notes du radiologue et / ou de votre médecin traitant.
Professeur Malone-Lee, Clinique Privée d’Harley Street, London UK
Le Professeur Malone-Lee est très connu au Royaume-Uni grâce à ses travaux de recherches sur le traitement des infections urinaires chroniques, d’abord à l’hôpital public de Whittington puis à la clinique privée d’Harley Street, à Londres. Le Professeur Malone-Lee utilise une méthode de diagnostic datant des années 20 – l’analyse microscopique d’un échantillon d’urine fraîchement recueilli afin d’identifier les marqueurs de l’infection urinaire chronique.
« Le diagnostic s’appuie sur un seul test : l’examen microscopique d’un échantillon d’urine immédiatement après le recueil, où l’on analyse le nombre de globules blanc et de globules rouges, de cellules épithéliales, de bactéries et de champignons. Puis on questionne les patients sur leurs symptômes. En croisant les données, on se rend compte que les symptômes décrits par les patients correspondent aux résultats de l’analyse d’urine. »
Professeur Malone-Lee, Professeur Emérite de l’University College of London
Le Professeur a dénoncé à plusieurs reprises l’absence de consignes données aux médecins généralistes pour la prise en charge des infections urinaires qui ne répondent pas aux traitements antibiotiques classiques. La plupart des patients arrivent dans le bureau du professeur à la suite de symptômes urinaires quotidiens, malgré des ECBU toujours négatifs.
« Nos recherches montrent que ces patients présentent des infections polymicrobiennes à l’intérieur des cellules de la vessie. A l’intérieur des cellules, les bactéries ne peuvent pas être éradiquées par un traitement antibiotique ou par les attaques du système immunitaire. Ces bactéries sont responsables d’une inflammation permanente qui provoque des symptômes urinaires quotidiens. »
Professeur Malone-Lee, Professeur Émérite de l’University College of London
Grâce à un traitement adapté aux infections urinaires chroniques, le Professeur Malone-Lee a soigné des milliers de patients venus du monde entier. Ses patients reçoivent en général un traitement antibiotique d’une durée de 6 à 12 mois.
Le traitement du Professeur s’appuie sur des antibiotiques de première génération, à spectre étroit, administré sur le long terme et est efficace dans la majorité des cas.
Ce traitement vise à maintenir une dose constante d’antibiotique dans la vessie. En effet, les cellules épithéliales infectées qui constituent la paroi de la vessie se décrochent naturellement pour atterrir dans l’urine. A ce moment là, les bactéries quittent la cellule épithéliale pour tenter de recoloniser les cellules saines de la paroi de la vessie. Les antibiotiques permettent d’enrayer la recontamination en éradiquant les bactéries dès qu’elles sortent de la cellule épithéliale qui s’est détachée de la vessie.
Malheureusement, le Professeur Malone-Lee précise que certaines infections sont impossibles à éliminer complètement. Dans ce cas, le traitement vise à contrôler les symptômes de la maladie pour permettre au patient de retrouver une qualité de vie.
La clinique d’Harley Street accepte les patients internationaux.
Traitements alternatifs contre les infections urinaires chroniques
Pour le moment, le seul traitement existant est la prise d’antibiotiques sur le long terme, mais d’autres pistes sont étudiées. Nous parlerons de ces futurs traitements dans de prochains articles.
Nous continuerons aussi à compléter la liste des médecins spécialisés dans cette pathologie qui ont réussi à soigner des patients atteints d’infections urinaires chroniques et de cystites interstitielles. Si vous connaissez un spécialiste qui répond à la description ci-dessus, n’hésitez pas à nous écrire.
Quelle place pour les traitements naturels contre les infections urinaires ?
Contrairement aux traitements antibiotiques dont l’efficacité fait l’objet de très nombreuses études, il existe peu d’études scientifiques sérieuses sur l’efficacité des traitements naturels contre les infections urinaires.
Un grand nombre de chercheurs ont remis en cause les traitements antibiotiques en cas d’infection urinaire non compliquée, en arguant qu’ils n’étaient pas toujours nécessaires.
Il existe quelques essais cliniques sur le traitement des infections urinaires sans antibiothérapie, mais on manque cruellement d’informations à ce sujet.
Heureusement, les recherches scientifiques sur les infections urinaires se multiplient, et il y a de grandes chances pour qu’elles mettent en lumière les défauts des tests urinaires actuels et proposent des avancées en matière de diagnostic et de traitement.
Le diagnostic et le traitement des infections urinaires reposent sur des preuves scientifiques, et les remèdes naturels sont très peu étudiés par les chercheurs. De ce fait, les traitements naturels n’apparaissent pas dans les protocoles de soin recommandés par les autorités médicales, c’est pourquoi votre docteur n’en connaît sûrement pas l’existence et ne vous les prescrira pas.
Etant donné qu’on n’a pas de preuve concernant l’efficacité des traitements alternatifs contre les infections urinaires, on ne sait pas s’ils fonctionnent ou non.
Ce point est particulièrement important. Ce n’est pas parce que certaines personnes vantent l’efficacité d’un remède sur un forum que ce traitement fonctionnera dans votre situation, ou qu’il fonctionnera tout court.
Comme nous vous expliquions dans la section consacrée aux traitements antibiotiques, la cause d’une infection urinaire n’est pas la même d’une personne à l’autre.
Même si une personne semble avoir le même vécu que vous, il n’est pas certain que son traitement fonctionnera dans votre cas.