Il existe de nombreux remèdes naturels qui sont devenus incontournables pour lutter contre les infections urinaires récurrentes. Il est donc indispensable de les connaître si vous souffrez de cette pathologie.
Raccourcis
- Les 10 remèdes les plus recherchés sur Internet >>>>
- D-Mannose contre les infections urinaires >>>>
- Probiotiques – oraux et en suppositoire >>>>
- Huile d’origan, levure et infections urinaires >>>>
- Vitamine C contre les infection urinaires >>>>
- Toujours faire des recherches sur les remèdes naturels avant de les essayer >>>>
Il n’existe pas de remède miracle pour soigner toutes les infections urinaires
S’il existe de nombreux remèdes naturels et antibiotiques contre les infections urinaires, ils ont tous leurs bons et mauvais côtés. Il faut donc trouver celui qui vous correspond le mieux.
Malheureusement, il n’existe pas de remède naturel miracle pour soigner toutes les infections urinaires.
L’élément déclencheur de la vôtre ne sera sûrement pas le même que celui de votre voisin·e. La seule manière de découvrir la cause de vos infections urinaires, c’est en effectuant des tests et ECBU précis afin de trouver le traitement approprié.
Pour trouver le bon traitement, il faut connaître les causes.
Il ne faut pas toujours vous fier aux avis sur les forums car chaque personne est différente et le traitement qu’elle utilise ne vous correspondra pas forcément.
Ne vous basez pas sur l’expérience de quelqu’un parce qu’elle est similaire à la vôtre, et ne vous lancez pas dans la prise d’un remède naturel qu’il ou elle recommande sans y avoir bien réfléchi en amont.
Rappelez-vous ceci : si leur remède fonctionne « à chaque fois » qu’il·elle·s ont une infection urinaire, mais qu’il·elle·s continuent d’en avoir, cela veut sûrement dire que celui-ci ne marche pas. Il soulage probablement leurs symptômes momentanément, mais ne traite pas l’infection chronique en profondeur et leurs symptômes reviennent, encore et encore.
Le traitement de toute infection urinaire doit pouvoir éliminer définitivement l’infection, pas temporairement.
Que savons-nous sur les remèdes naturels contre les infections urinaires ?
Malheureusement, nous manquons cruellement d’études sur l’efficacité des remèdes et traitements naturels contre les infections urinaires. Même les plus connus ne sont ni analysés ni examinés sérieusement
Résultat, on ne sait pas comment fonctionnent la plupart des remèdes naturels contre les infections urinaires ou même s’ils fonctionnent vraiment.
Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi les docteur·e·s ne recommandent pas souvent de traitements naturels… Vous avez la réponse.
Les remèdes naturels ne sont pas compris dans les lignes directives des traitements sûrs, car on ne possède pas encore assez de preuves ni d’études scientifiques solides. En résumé, les docteur·e·s ne savent pas si les traitements naturels fonctionnent, et ils n’ont aucune instruction quant à leur utilisation.
Il est important que nous précisions :
Actuellement, il n’existe aucune étude qui confirme l’efficacité des remèdes naturels. Mais cela ne signifie pas qu’ils sont inefficaces.
Un peu de réflexion avant d’entamer un traitement naturel
Si on ne sait pas si un traitement, quel qu’il soit, fonctionne, cela peut créer des problèmes :
- Les plantes sont faites de molécules, comme tout ce qui nous entoure. Sans recherches qui testent ces molécules, on ne sait pas si leur utilisation est sûre à court et à long terme.
- Souvent, on ne sait pas contre quels organismes ces remèdes naturels sont efficaces, en partant du principe qu’ils le sont.
- Il est possible qu’on ne connaisse pas la quantité, la fréquence et la durée de remèdes naturels à prendre pour obtenir les meilleurs résultats possibles.
- Les produits ne sont pas standardisés. Alors, comment sait-on si le produit que l’on achète est fort ou faible, ou de bonne ou mauvaise qualité ? Et même, comment sait-on que ce qu’on achète contient le produit décrit ?
Il faut absolument que le monde de la recherche se penche sur les traitements naturels contre les infections urinaires. Nous avons besoin de réponses à nos questions.
Beaucoup de preuves montrent que certains médicaments à base de plantes sont aussi, voire plus efficaces que des antibiotiques dans certains cas, mais on ne sait pas s’ils fonctionnent de la même façon sur les pathogènes contenus dans l’appareil urinaire.
Si vous utilisez des remèdes naturels, ou que vous pensez commencer à en utiliser un, il est utile de faire quelques recherches pour être mieux informé·e sur ce que vous allez faire entrer dans votre corps.
Bien qu’il n’y ait pas assez d’études, on peut souvent trouver des informations utiles en ligne, si l’on cherche au bon endroit. Nous allons vous donner quelques astuces ci-dessous.
Les 10 remèdes naturels contre les infections urinaires les plus recherchés sur Internet
Oui, on sait que vous avez l’habitude de voir un grand nombre d’articles sur les meilleurs remèdes naturels contre les infections urinaires.
TCe n’est pas ce que nous vous proposons. En même temps, l’introduction entière montre que l’on n’a pas assez de preuves concernant les traitements naturels contre les infections urinaires, alors, recommander des remèdes précis, ça serait un peu hypocrite.
Au lieu de vous faire avaler une liste de remèdes à essayer, nous nous concentrons sur ce que vous cherchez sur Internet. Nous avons pensé qu’il serait plus utile de trouver les dix remèdes les plus recherchés sur Internet, puis de vous donner une vue d’ensemble des preuves pour chacun d’entre eux.
Quand nous parlons de remèdes naturels, nous parlons de n’importe quel remède que l’on peut avoir sans prescription. Cela peut être un complément acheté sans ordonnance en pharmacie, un produit que vous auriez commandé en ligne, ou des ingrédients que vous pouvez trouver dans vos placards.
En lisant les recherches ci-dessous, vous pourriez être surpris·e par certaines choses que vous pensiez connaître. Après la lecture, vous pourrez décider d’acheter le produit auquel vous pensiez.
Les remèdes naturels contre les infections urinaires les plus recherchés sur Internet
Ceci n’est pas une liste de recommandations. C’est une liste de traitements naturels qui sont assez connus pour être recherchés en ligne. La popularité ne correspond pas toujours à l’efficacité.
- D-Mannose
- Cranberry (canneberge)
- Probiotiques
- Arctostaphylos uva-ursi / Raisin d’ours
- Huile essentielle d’origan
- Vitamine C
- Pau D’Arco
Nous n’avons pas trouvé suffisamment d’études sur les produits qui suivent, donc vous n’aurez pas plus d’informations dans notre article :
- Bicarbonate de soude
- Argent colloïdal
- Vinaigre de cidre
Ne faites pas attention à l’ordre des produits. Les volumes de recherches changent tout le temps, mais ces produits sont toujours dans les remèdes naturels les plus recherchés sur Internet.
Encore une fois, ceci n’est pas une liste de recommandations.
1. Le D-Mannose contre les infections urinaires
Le D-Mannose est un sucre simple (monosaccharide) que l’on trouve dans une grande quantité de fruits, plantes et arbres, mais qui est aussi naturellement fabriqué par certaines cellules du corps humain.
Des études suggèrent que l’utilisation du D-Mannose pour les infections urinaires pourrait empêcher l’accrochage de certaines bactéries à la paroi de la vessie et ainsi éviter la colonisation et donc l’infection.
C’est pour cette raison que le D-Mannose est devenu très populaire en tant que remède naturel contre les infections urinaires. Mais, est-ce que ça fonctionne ? Nous nous sommes penchées sur le côté scientifique des choses.
Nous avons dédié un article entier à l’efficacité du D-Mannose pour que vous sachiez à quoi vous attendre et quelles quantités prendre : lire l’article sur le D-mannose.
Contactez-nous pour en savoir plus sur les produits contenant du D-Mannose.
2. La cranberry contre les infections urinaires
On considère souvent que la cranberry (canneberge), sous différentes formes, peut être utile dans le traitement et la prévention des infections urinaires. Cela fait des siècles qu’elle est utilisée dans la médecine populaire en tant que complément pour la bonne santé des voies urinaires.
Comment fonctionne la cranberry contre les infections urinaires
Jadis, on pensait que la cranberry fonctionnait en acidifiant les urines grâce à sa concentration en acide hippurique. Les recherches ont montré que cet effet est minime.
On pense maintenant que les proanthocyanidines (tanins concentrés) de la cranberry peuvent, s’ils sont utilisés en grandes concentrations, empêcher certaines bactéries de s’accrocher à la paroi de la vessie.
Malheureusement, cette substance n’est pas présente en quantité suffisante dans les cranberries, alors, cet effet aussi reste minime.
Ce que nous savons sur les cranberries
De nombreuses recherches ont étudié l’efficacité de la cranberry en tant que remède naturel. Au moins deux études ont été financées par des marques qui vendent des boissons à la canneberge, ce qui signifie que les études peuvent être biaisées.
Ceci-dit, nous avons inclus une de ces études dans notre liste, si vous souhaitez la lire (en anglais).
Etudes sur la cranberry (en anglais) :
- Effet des gélules de cranberries sur les bactéries qui engendrent la pyurie chez femmes âgées en maison de retraite
- Les cranberries dans la prévention des infections urinaires
- Le jus de cranberry ne permet pas de prévenir la formation d’une infection urinaire récurrente : résultats d’un essai randomisé contrôlé contre placebo
- La consommation d’une boisson au jus de cranberry a fait baisser le nombre d’épisodes d’infections urinaires cliniques chez des femmes ayant ou ayant eu une infection urinaire *
*Etude financée par Ocean Spray, producteur de boissons à la cranberry
Qu’est-ce qui a été testé ?
- Le fait de boire du jus de cranberry peut-il diminuer les chances d’avoir une infection urinaire ?
- Evaluation du jus/concentré de cranberries : comprimé de cranberries et gélules de cranberry dans la prévention des infections urinaires
- Efficacité des gélules de cranberry en présence de bactéries et de globules blancs dans l’urine sur une période d’un an
Qu’est-ce qui a été trouvé ?
- Même si certaines petites études démontrent un résultat légèrement positif pour les infections urinaires à répétition, cela a été dénié dans des études à plus grande échelle.
- Beaucoup de participant·e·s ont arrêté l’étude car la consommation de produits à la canneberge est difficile sur le long terme.
- Les gélules de cranberry n’ont pas eu un effet significatif en présence de bactéries et de globules blancs dans l’urine, testé sur des femmes âgées en maison de retraite.
- Boire du jus de cranberry deux fois par jour n’a pas fait baisser le risque de développer une deuxième infection urinaire : étude basée sur des jeunes femmes qui n’avaient pas d’autres problèmes de santé à part une infection urinaire aiguë.
Bon à savoir sur les cranberries :
- Toutes les études que nous avons mentionnées ont testé des produits à la cranberry pour la prévention des infections urinaires.
- Il n’y a pas eu d’essais cliniques randomisés qui ont analysé l’efficacité du jus de cranberry dans le traitement des infections urinaires.
- Les autres préparations (telles que les poudres) doivent être quantifiées par des méthodes standardisées afin de vérifier leur efficacité, avant d’être évaluées dans des études cliniques ou recommandées à l’utilisation.
Résumé sur la cranberry contre les infections urinaires :
- Pour l’instant, il n’y a aucune preuve solide de l’efficacité des produits à la cranberry dans le traitement des infections urinaires.
- Le jus de cranberries ne semble pas être suffisamment efficace dans la prévention des infections urinaires, et il pourrait être inacceptable de le consommer sur le long terme.
- Le jus de cranberries ne peut pas encore être recommandé dans la prévention des infections urinaires.
- Les produits à la cranberry (comprimés ou gélules) sont aussi inefficaces dans la prévention des infections urinaires.
CONCLUSION: les produits à la cranberry ne peuvent pas être recommandés dans la prévention ou le traitement des infections urinaires. Peu de choses soutiennent ce remède naturel.
MISE A JOUR, 2020 : la Food and Drugs Agency (FDA) des Etats-Unis a fait une déclaration à la suite d’une pétition de Ocean Spray afin d’être autorisée à décrire les produits à la cranberry comme bons pour la santé. La FDA a écrit que les évidences scientifiques sont limitées et inconsistantes pour soutenir les produits à la cranberry dans le traitement contre les infections urinaires.
3. Les probiotiques contre les infections urinaires
Sans même parler des remèdes contre les infections urinaires, nous savons tou·te·s que les probiotiques, ou « bonnes bactéries », jouent un rôle crucial dans la santé intestinale et le système immunitaire. Alors, grâce aux découvertes relativement récentes prouvant que l’appareil urinaire n’est pas stérile, les recherches sur les probiotiques, et sur leurs effets préventifs des infections urinaires, ont beaucoup avancé.
Comment fonctionnent les probiotiques contre les infections urinaires
On ne comprend pas encore totalement le rôle des probiotiques dans la prévention des infections urinaires.
Les pathogènes qui causent les infections urinaires proviennent généralement de l’intestin, ils colonisent l’entrée du vagin et l’ouverture de l’urètre. Alors, une infection urinaire peut arriver jusqu’à la vessie et aux reins.
On trouve environ 50 espèces microbiennes dans le vagin, et des centaines dans la vessie. Ces différentes espèces jouent un rôle important dans la prévention des infections.
Quand l’équilibre bactérien est mis à mal, le vagin et le système urinaire ont plus de chances d’être colonisés par des pathogènes.
Certaines souches de probiotiques peuvent aider à atteindre des meilleurs taux de « bonnes bactéries » et rendre la vie plus difficile aux pathogènes qui essaient de se multiplier.
On pense que les probiotiques peuvent aider à éviter l’infection, en partie grâce à leur action sur le pH vaginal, et leur production d’agents antimicrobiens qui tuent les pathogènes.
Ils pourraient aussi changer les surfaces du vagin ou se lier directement aux pathogènes, les empêchant ainsi de s’accrocher aux parois du vagin.
Ce que nous savons sur les probiotiques
À cause de la grande proximité de la flore vaginale et des infections urinaires, les études portent souvent sur les deux. Ces études se sont concentrées sur l’utilisation de probiotiques oraux, ainsi que des probiotiques sous forme de suppositoires vaginaux. Certains résultats sont très prometteurs.
Etudes sur les probiotiques (en anglais)
- Non-antibiotic prophylaxis against urinary tract infections
- Role of probiotics in urogenital health
- Mic vaginal robiote and use of probiotics
- Natural approaches to prevent and treat urinary tract infections
Qu’est-ce qui a été testé ?
- L’efficacité de différents types de probiotiques sur la santé vaginale
- Certains types de probiotiques peuvent-ils réduire la récurrence des infections urinaires ?
- Une comparaison de l’efficacité des probiotiques oraux et vaginaux
Qu’est-ce qui a été trouvé ?
- Certains types de lactobacilles peuvent interférer avec l’adhérence, la croissance, et la colonisation des bactéries comme E. coli.
- L’utilisation de suppositoires vaginaux de lactobacillus crispatus chez des femmes préménopausées a conduit à une réduction importante des infections urinaires récurrentes.
- Les gélules orales de lactobacillus rhamnosus et lactobacillus reuteri sont prometteuses chez les femmes ménopausées.
- Il a été montré que des probiotiques contenant Lactobacillus rhamnosus et lactobacillus fermentum ont normalisé la flore vaginale et ont réduit la récurrence d’infections urinaires. Ils pourraient constituer un traitement à long terme pour les femmes enceintes et celles et ceux exposé·es aux infections urinaires.
- L’insertion de lactobacilles dans le vagin permet un meilleur taux de guérison qu’avec un antibiotique seul.
- Des études in vitro (en laboratoire) ont montré que les souches de lactobacilles peuvent interrompre la vaginose bactérienne en éliminant les biofilms et ainsi éviter la croissance de pathogènes urogénitaux.
Bon à savoir sur les probiotiques :
- Les études susmentionnées étaient tournées vers la prévention des infections urinaires et la réduction de la récurrence, plutôt que vers le traitement de l’infection urinaire en elle-même.
- Pour le moment, aucune étude n’a évalué l’efficacité des probiotiques sur les infections urinaires causées par un biofilm bactérien.
- L’équilibre de la flore vaginale est différent chez les femmes préménopausées et post-ménopausées, ce qui entraîne des résultats différents.
- Le fonctionnement des multiples souches de probiotiques n’est pas le même, et on ne peut pas partir du principe que chaque souche aura les mêmes effets.
Résumé sur les probiotiques contre les infections urinaires :
- On ne comprend pas encore totalement la façon dont les lactobacilles fonctionnent dans la prévention des infections urinaires.
- Certaines souches de probiotiques oraux et vaginaux ont permis la réduction de la récurrence d’une infection urinaire, et participent efficacement à l’équilibre de la flore vaginale.
- Il faut que d’autres recherches soient faites afin de confirmer si les probiotiques constituent un traitement efficace pour les infections urinaires récurrentes.
- Il faut également étudier l’utilité des probiotiques pour les infections urinaires causées par un biofilm bactérien.
CONCLUSION : les probiotiques sont le remède le plus prometteur de notre liste des remèdes naturels. Les pessaires (suppositoires) vaginaux contenant des lactobacillus crispatus et les probiotiques oraux contenant lactobacillus rhamnosus et lactobacillus fermentum pourraient grandement réduire les infections urinaires à répétition chez les femmes préménopausées. Les probiotiques oraux contenant Lactobacillus rhamnosus et Lactobacillus reuteri pourraient diminuer les infections urinaires chez les femmes ménopausées.
Contactez-nous pour en savoir plus sur les probiotiques adaptés pour vos infections urinaires.
4. Arctostaphylos uva-ursi / Raisin d’ours
Arctostaphylos uva-ursi, connu aussi sous le nom de Raisin d’ours ou Busserole, est un arbrisseau à feuilles persistantes, que l’on trouve principalement dans l’hémisphère Nord. Il produit des baies rouges, cependant, ce sont les feuilles que l’on utilise en phytothérapie.
Uva ursi est l’une des plantes les plus utilisées dans le traitement des infections urinaires. On la trouve sous forme de feuilles coupées ou de poudre. Comme elle est très répandue dans certaines régions du monde, elle est devenue la star des remèdes naturelles contre les infections urinaires pour beaucoup de personnes.
Comment fonctionne le raisin d’ours en tant que remède naturel contre les infections urinaires
La Busserole (autre nom de Uva ursi) est un antimicrobien. Il a été prouvé qu’elle fonctionne contre E. coli, Proteus mirabilis, Pseudomonas aeruginosa (bacille pyocyanique), les staphylocoques dorés, et 70 autres bactéries des voies urinaires. On pense que son action antimicrobienne est due à l’arbutine et à l’hydroquinone, ses principaux composants. Elle contient aussi des tanins, qui aident à rétrécir et resserrer les muqueuses, ce qui permet de réduire l’inflammation et de combattre l’infection. Important à noter : l’arbutine n’est libérée que dans l’urine alcaline, ce qui signifie que le raisin d’ours pourrait ne pas fonctionner si l’urine est acide.
Ce que nous savons sur la Busserole / Uva Ursi / Raisin d’ours
Comme pour la plupart des remèdes naturels, il n’existe pas beaucoup d’études sur l’efficacité de la Busserole. Les études suivantes ne sont pas probantes, et ne concernent pas toutes les infections urinaires en particulier.
Recherches sur Arctostaphylos uva-ursi / Busserole (en anglais)
- Effet prophylactique d’Uva-E chez les femmes avec une cystite récurrente : rapport préliminaire
- Efficacité limitée des préparations aux plantes accessibles sans prescription utilisées dans le traitement des infections urinaires en tant qu’inhibiteurs d’uréase des staphylococcus saprophyticus.
- Effet désinfectant sur l’urine de l’extrait des feuilles d’uva ursi. (Article en allemand)
- Approches naturelles pour prévenir et traiter les infections des voies urinaires
Qu’est-ce qui a été testé ?
- L’efficacité des extraits standardisés des feuilles d’uva ursi et des racines et feuilles de pissenlit dans la prévention des infections urinaires.
- Si les produits sans ordonnance contenant de la Busserole peuvent empêcher la multiplication du staphylococcus saprophyticus, un pathogène des voies urinaires.
- L’effet des feuilles séchées de Busserole sur des personnes en bonne santé.
Qu’est-ce qui a été trouvé ?
- Les extraits standardisés des feuilles d’uva ursi et des racines et feuilles de pissenlit ont nettement diminué le nombre d’infections chez les femmes qui avaient une infection urinaire chronique.
- La Busserole a réduit l’activité des staphylococcus saprophyticus dans une solution soluble, et a permis d’éviter l’augmentation du pH, normalement liée à l’activité bactérienne.
- La consommation de feuilles séchées de Busserole a abouti à une concentration élevée d’arbutine dans l’urine – un composant d’uva ursi qui agit comme antimicrobien.
- Il semble que la Busserole ait un effet anti-inflammatoire et diurétique, elle augmente grandement le débit urinaire, ce qui pourrait permettre d’éliminer plus rapidement les pathogènes de la vessie.
Bon à savoir sur la Busserole :
- Certains de ses composants, tels que les hydroquinones, sont toxiques, et peuvent causer de gros problèmes de foie. De nombreux remèdes naturels contre les infections urinaires présentent des risques potentiels.
- Pour le moment, une seule étude s’est penchée sur l’efficacité d’Uva ursi dans la prévention des infections urinaires.
- A ce jour, aucune étude n’a évalué l’efficacité de la Busserole en tant que traitement des infections urinaires, ou sur les infections urinaires causées par un biofilm bactérien.
Résumé sur le raisin d’ours contre les infections urinaires :
- Uva ursi pourrait être efficace pour la prévention des infections urinaires.
- Nous avons besoin de plus de recherches pour savoir si la Busserole est efficace pour les humains.
CONCLUSION : il n’y a pas assez de preuves pour pouvoir recommander la Busserole, ni dans la prévention, ni dans le traitement des infections urinaires. Nous avons besoin de plus d’études.
5. Huile essentielle d’origan pour traiter les infections urinaires
L’Origanum vulgare, ou origan, est une plante de la famille des lamiaceae, que l’on trouve notamment dans les pays autour de la Méditerranée. L’huile d’origan est un remède naturel de plus en plus populaire contre les infections urinaires.
Même s’il y a beaucoup d’études in vitro (en dehors d’un être vivant) qui ont étudié l’activité antimicrobienne de l’huile essentielle d’origan, il n’y a pas d’études qui se sont penchées sur son utilisation pour les humains en tant que traitement préventif des infections urinaires.
Comment fonctionne l’huile essentielle d’origan contre les infections urinaires
Les principaux composants de l’huile d’origan sont le phénol carvacrol et le thymol. Le carvacrol a été soumis à de nombreuses études qui ont prouvé qu’il possède de grandes propriétés antimicrobiennes. L’activité antibactérienne du carvacrol est due à ses effets sur la structure et la fonction des membranes bactériennes. Lorsqu’il est utilisé dans des concentrations élevées, le carvacrol peut endommager sévèrement les cellules.
Ce que nous savons sur l’huile essentielle d’origan
Même si l’huile essentielle d’origan nous a montré ses propriétés antibactériennes et antifongiques, aucune étude n’a évalué son efficacité dans le traitement ou la prévention des infections urinaires.
Études sur l’huile essentielle d’origan (en anglais) :
- L’activité antibactérienne de l’huile essentielle d’origan (Origanum heracleoticun L.) contre des souches cliniques d’Escherichia coli et de Pseudomonas aeruginosa.
- Activité antimicrobienne du Carvacrol : progrès actuel et potentiel à l’avenir.
- L’huile essentielle d’Origanum vulgare a un effet sur les pathogènes causant des infections vaginales.
- Sensibilité de Candida albicans aux huiles essentielles : peuvent-elles remplacer les agents antifongiques ?
Qu’est-ce qui a été testé ?
- L’activité antibactérienne de l’huile essentielle d’origan.
- L’activité du carvacrol (composant de l’huile essentielle d’origan) contre le développement d’un biofilm.
- L’activité antimicrobienne et antifongique des huiles essentielles comportant du carvacrol.
- L’huile essentielle d’origan en tant qu’alternative antimicrobienne contre les infections vaginales.
- L’activité antibactérienne de l’huile essentielle d’origan en comparaison avec les médicaments antifongiques les plus répandus.
Qu’est-ce qui a été trouvé ?
In vitro (en dehors d’un être vivant)
- L’huile d’origan est active contre toutes les souches testées de E. coli et Pseudomonas aeruginosa, mais les souches d’E. coli sont plus sensibles à l’huile essentielle.
- Il a été montré que le carvacrol est efficace contre le développement normal d’un biofilm de staphylocoque doré et de S. Enterica serovar Thyphimurium, contre les bactéries S. epidermis et les espèces de candida.
- Il a été prouvé que, isolées lors d’infections vaginales, Escherichia coli 1, E. coli 2, staphylocoque doré 3 et candida albicans sont sensibles à l’huile essentielle d’origan.
- L’activité antibactérienne de l’huile essentielle d’origan est plus importante que les médicaments antifongiques les plus répandus contre Candida albicans.
In vivo (testé sur des animaux)
- Le carvacrol, lorsqu’il a été utilisé dans le conduit auditif de rats, a guéri des infections de l’oreille moyenne causées par des pneumocoques ou Haemophilus influenzae.
- La candidose orale (champignon) chez des rats immunodéprimés a complètement disparu de la langue des animaux traités avec du carvacrol.
Bon à savoir sur l’huile essentielle d’origan :
- Comme nous l’avons dit, aucune de ces études n’a été effectuée sur des humains. Même si l’activité antimicrobienne de l’huile essentielle d’origan a été prouvée en laboratoire et sur certains animaux, nous avons besoin de beaucoup plus d’études sur son efficacité et sûreté chez les humains.
Résumé sur l’huile essentielle d’origan contre les infections urinaires :
- Les résultats des tests précédents sont encourageants, il en faudrait donc plus sur les humains.
- Il est nécessaire de tester l’efficacité de l’huile d’origan en tant que traitement des infections urinaires.
- Les données ci-dessus soulignent le potentiel du carvacrol en tant que nouvel agent antimicrobien, et sa possible efficacité pour le traitement des biofilms.
- Le carvacrol (que l’on trouve dans l’huile essentielle d’origan) pourrait être un agent antimicrobien utilisé dans le traitement d’infections difficiles à traiter.
CONCLUSION : il n’y a pas assez de preuves pour pouvoir recommander l’huile essentielle d’origan en tant que traitement des infections urinaires. Il est urgent de faire d’autres recherches, car cette herbe nous montre un énorme potentiel pour le traitement de nombreuses maladies, et pourrait fonctionner en tant que remède naturel contre les infections urinaires.
6. Vitamine C contre les infections urinaires
La plupart d’entre vous connaissent sûrement la vitamine C et sa place dans les remèdes naturels contre les infections urinaires. C’est un complément alimentaire que la plupart d’entre nous avons pris à un moment ou à un autre, car la vitamine C est particulièrement connue pour rebooster le système immunitaire. Mais, peut-elle aider à soigner les infections urinaires récurrentes ou chroniques ?
Pour le moment, avec les études disponibles, la meilleure réponse que nous pouvons vous donner, c’est « peut-être ».
La vitamine C à l’air prometteur en tant que traitement pour certaines bactéries, et son mécanisme d’action, si les chercheur·se·s ne se trompent pas, est vraiment intéressant. En résumé, il·elle·s pensent que la vitamine C pourrait mener certaines bactéries à s’éliminer par elles-mêmes.
Mais, si la vitamine C peut aider dans certains cas, quand faut-il essayer d’en prendre ?
Nous avons réuni toutes les informations intéressantes sur la vitamine C et les avons résumées dans un petit guide pour savoir quand la vitamine C est utile, et comment la prendre.
Toutes les informations sur la Vitamine C et les infections urinaires.
7. Pau d’Arco contre les infections urinaires
Le Pau d’Arco a de nombreux noms, comme les noms scientifiques Tabebuia avellanedae et Tabebuia impetiginosa, et Lapacho, nom que l’on utilise notamment pour décrire le thé que l’on produit avec son écorce.
Mais ce qui nous intéresse, c’est de savoir si le Pau d’Arco, quel que soit son nom, peut aider les personnes souffrant d’infections urinaires récurrentes.
Nous nous sommes d’abord intéressées aux pratiques médicinales anciennes, et à l’utilisation traditionnelle du Pau d’Arco, puis dans un second temps, à la science.
Même s’il existe quelques études sur ses bénéfices potentiels ou son activité antimicrobienne, la plupart ont été effectuées in vitro (en dehors du corps humain) ou sur des souris. Il faut aussi considérer les effets secondaires.
Nos découvertes montrent que nous en savons très peu sur le Pau d’Arco, et son action sur le corps humain. Nous avons résumé ce que nous avons trouvé dans un article sur les bénéfices du Pau d’Arco contre les infections urinaires, et comment le prendre (en anglais).
Toujours faire des recherches sur les remèdes naturels avant de les essayer
Même si vous croyez en une approche holistique de la santé, il existe beaucoup de raisons pour lesquelles cette approche des remèdes naturels pourrait ne pas fonctionner…
- La plupart des remèdes naturels contre les infections urinaires ne sont pas soutenus par des preuves scientifiques (on ne sait donc pas s’ils fonctionnent ou non).
- Comme on manque de recherches sur les remèdes naturels, les informations sur les dosages sont inadéquates.
- Ces remèdes sont souvent testés sur un organisme ou une bactérie spécifique, qui ne correspond peut-être pas à la cause de votre infection urinaire.
- Il faut remettre en question la qualité de certains compléments, et faire des recherches approfondies avant d’en choisir un.
Faites vos propres recherches
Ne nous croyez pas sur parole, et faites vos propres recherches. Il existe de nombreuses bases de données et sites internet qui vous permettent d'accéder à des études et des articles en ligne : |
- Medscape France
- Medivizor (en anglais)
- ResearchGate
- Cochrane Library (site en anglais avec des articles en français)
- Examine.com (en anglais)
- PubMed (en anglais et espagnol)
Vous pouvez vous abonner et personnaliser certains de ces sites afin qu’ils vous envoient toute nouvelle information sur les sujets que vous choisissez.
C’est toujours bien de se renseigner un peu sur un produit que l’on aimerait prendre. Et si vous trouvez des preuves pour soutenir l’efficacité de ce produit, c’est encore mieux.
Gardez votre esprit critique lorsque vous lisez ces articles et ces études. Pensez bien au fait que beaucoup d’études sont financées par les groupes pharmaceutiques qui ont produit le médicament qui a été testé, et que les résumés que vous lisez peuvent être biaisés.
Il suffit de lire l’abstract d’une étude afin de savoir si c’est intéressant (l’abstract est un résumé rapide de ce que l’on trouve dans l’étude).
Oui, certains articles sont très compliqués à lire, mais ils peuvent contenir des informations très intéressantes et utiles.
Nous essayons de vous informer au mieux dans votre choix de traitement non-antibiotique, pour que vous puissiez prendre des décisions éclairées et choisir un remède naturel.
Partagez-nous vos questions et commentaires ci-dessous, ou contactez notre équipe.