Les infections urinaires chroniques et les infections urinaires récidivantes sont-elles similaires ? Pourquoi ai-je souvent des infections urinaires ? Existe-t-il des solutions pour se débarrasser définitivement des infections urinaires récidivantes ?
Nous recevons ce genre de questions tous les jours. Nous avons regroupé les réponses dans cet article en tentant d’apporter le maximum d’informations aux femmes qui souffrent d’infections urinaires récidivantes. Nous espérons qu’après avoir lu cet article, vous comprendrez mieux cette maladie et ses conséquences. Mieux encore, que vous vous sentirez assez bien informée pour trouver une solution durable à vos problèmes urinaires.
Raccourcis
- Quelles différences entre une infection urinaire chronique et une infection urinaire récidivante ? >>>>
- Pourquoi suis-je sujette aux infections urinaires à répétition >>>>
- Les différents types d’infections urinaires. >>>>
- Quelles sont les causes d’une infection urinaire chronique ? (aussi appelée infections urinaires à répétition) >>>>
- Quelles sont les causes d’une infection urinaire chronique ? (aussi appelée infections urinaires à répétition) >>>>
- Quand faut-il consulter un médecin pour une infection urinaire chronique ? >>>>
Infection urinaire persistante vs infection urinaire à répétition : quelles différences ?
 | Une infection urinaire devient récidivante au-delà de 3 épisodes par an ou 2 épisodes sur une période de 6 mois. |
Pour l’instant, le corps médical s’accorde à dire que les infections urinaires récidivantes sont le résultat d’une réinfection ou d’une infection persistante que les traitements classiques ne parviennent pas à éradiquer.
 | Lors d'une réinfection , le pathogène responsable de la première infection urinaire aurait été éradiqué lors du traitement antibiotique, puis un pathogène identique ou différent remonterait à nouveau les voies urinaires et provoquerait une nouvelle infection. |
| La persistance de l'infection urinaire, quant à elle, serait due à un pathogène qui n'aurait pas été complètement éliminé des voies urinaires par le traitement antibiotique. Le pathogène reste détectable dans les urines via un ECBU et se multiplie à nouveau une fois le traitement terminé. Il finit par atteindre un seuil assez important pour provoquer des symptômes urinaires. Ce scénario peut se répéter indéfiniment, et donne l'impression qu'une nouvelle infection se déclare alors qu'il s'agit en fait de la même. Une infection persistante est aussi appelée infection urinaire chronique. |
Les recherches Les recherches suggèrent que les infections urinaires à répétition seraient en fait la conséquence d’une infection incrustée dans la vessie qui s’est développée à la suite d’un traitement inefficace.
Les infections urinaires à répétition causées par une infection persistante de la vessie sont aussi appelées « infections urinaires chroniques » ou « cystites chroniques ».
Il est important de comprendre que même s’il existe de nombreux termes pour désigner les infections urinaires (à répétition, récidivantes, chroniques…), il pourrait en fait s’agir d’une seule et même maladie.
Lorsque nous utilisons le terme « infection urinaire récidivante » sur ce site, nous faisons référence aux infections persistantes, que l’on nomme aussi infection urinaires chroniques.
Si vos infections urinaires à répétition sont causées par une infection chronique sous-jacente, il est important que vous sachiez que :
Quelle que soit la façon dont vous traitez chaque épisode d’infection urinaire, il y a de grande chance pour que ça ne règle pas le problème de fond.
Le fait que vous continuiez à souffrir d’infections urinaires en est la preuve. Vous ignorez sûrement pourquoi les infections urinaires chroniques sont si dures à éradiquer, c’est pourquoi nous allons vous l’expliquer ci-dessous grâce aux informations tirées de recherches scientifiques extrêmement intéressantes.
Pourquoi est-ce que j’ai tout le temps des infections urinaires ?
Si la majorité des infections urinaires non-compliquées disparaissent d’elles mêmes ou après un traitement antibiotique, on dénombre de plus en plus de cas d’infections urinaires chroniques, où les symptômes urinaires s’installent dans la durée.
Vous avez une infection urinaire, on vous prescrit des antibiotiques, les symptômes disparaissent et tout semble rentrer dans l’ordre. Puis quelques jours ou semaines plus tard, vous souffrez à nouveau d’une infection urinaire… Vous prenez à nouveau des antibiotiques, les symptômes disparaissent, tout semble rentrer dans l’ordre jusqu’à ce que…
Pour un nombre croissant de femmes, cette histoire se répète indéfiniment.
« Depuis l’âge de 15 ans, j’ai souvent des infections urinaires. Je prends des antibiotiques quand je souffre trop, et cela me soulage, mais l’infection finit toujours par revenir quelques temps après. Je me prépare mentalement car quoi que je fasse, ça semble inévitable. J’ai beau suivre à la lettre tous les conseils du médecin pour les éviter, rien n’y fait. J’ai à nouveau une infection urinaire. »
Quelques chiffres sur l’incidence des infections urinaires à répétition
Bien qu’il soit difficile de trouver des statistiques sur les infections urinaires, nous savons que :
- 30 à 44% des femmes qui ont une première infection urinaire en auront une deuxième. Et chaque infection urinaire augmente les chances d’en avoir une autre.
- Les infections urinaires à répétition peuvent être causées par des bactéries multiples.
- Les personnes ayant participé à notre questionnaire ont eu plus de 7 infections urinaires sur une période allant de 1 à 3 mois.
- Les personnes ayant participé à notre questionnaire ont eu plus de 7 infections urinaires sur une période allant de 1 à 3 mois.
- A l’heure actuelle, les infections urinaires chroniques ne sont ni diagnostiquées ni traitées dans la plupart des pays du monde. Cela signifie que même lorsqu’un médecin a la volonté d’aider ses patient(e)(s), ils ne disposent pas des informations ni des ressources nécessaires pour le faire.
- Une étude démontre que 74 % des femmes atteintes d’une cystite interstitielle avaient d’abord souffert d’infections urinaires à répétition. La cystite interstitielle (voir définition ci-dessous) est un terme utilisé pour désigner des symptômes urinaires incurables et sans cause identifiée.
- Pour 93 % des femmes ayant participé à cette étude, l’Examen Cytologique des Urines (ECBU) est négatif. Vous pouvez en apprendre plus sur le manque de fiabilité des bandelettes urinaires et des ECBU en lisant notre article dédié).
En bref, un nombre important de femmes reçoivent un diagnostic d’exclusion car les tests urinaires classiques ne retrouvent pas les germes responsables de l’infection et les traitements antibiotiques de courte durée ne viennent pas à bout de leurs symptômes urinaires.
Il n’existe pas de protocole défini pour traiter une infection urinaire chronique
Etant donné qu’il n’existe aucun protocole pour soigner les infections urinaires complexes ou récurrentes, les médecins généralistes sont souvent incapables d’aider leurs patientes.
Dr Jon Rees, Président de l’Organisation Britannique des Soins Primaires (Primary Care Urology, UK)
« Les protocoles actuels ont été mis en place pour soigner les infections urinaires simples. Il est très difficile de soigner une infection urinaire compliquée ou chronique en médecine générale. Si les symptômes persistent, ou si le médecin généraliste n'est pas certain du diagnostic à poser, il orientera sa patiente vers un spécialiste. »
Pour ces femmes qui souffrent d’une infection récidivante ou chronique, ou à qui l’on diagnostique une cystite interstitielle, il n’existe actuellement aucun d’espoir de guérison. Nous voulons changer cela.
Les différents types d’infection urinaire chronique
En fonction du pays où vous vous trouvez, de la nature de vos symptômes et de la terminologie utilisée par votre médecin, vous connaitrez sûrement quelques uns des différents termes ci-dessous :
Problèmes urinaires chroniques : une variété de termes pour désigner une même maladie
| Acronyme | Terme | Définition |
|---|---|---|
| IUR | Infection urinaire récidivante (plus précisément, une infection urinaire persistante) | Trois infections urinaires au cours des 12 derniers mois ou deux épisodes au cours des 6 derniers mois. Une IUR peut être classée dans la catégorie des infections persistantes ou des réinfections. Ce diagnostic peut donc par définition s’appliquer indéfiniment. Même après 20 ans d'infections urinaires à répétition, le diagnostic sera le même. |
| IUC | Infection urinaire chronique / Cystite chronique | Une infection de la vessie persistante. Tout comme l'infection urinaire récidivante, ce diagnostic se répète indéfiniment. |
| CI SVD SDV | Cystite interstitielle Syndrome de la vessie douloureuse Syndrome douloureux vésical | « Une sensation désagréable (douleur, pression, irritation) provenant de la vessie, associée à d’autres symptômes des voies urinaires basses qui durent depuis plus de 6 semaines en l'absence d'une infection ou d'une cause identifiable.» |
| SVH | Syndrome de la vessie hyperactive | « Une sensation désagréable (douleur, pression, irritation) provenant de la vessie, associée à d’autres symptômes des voies urinaires basses qui durent depuis plus de 6 semaines en l'absence d'une infection ou d'une cause identifiable.» International Painful Bladder Foundation |
Si vous faites quelques recherches, vous vous rendrez vite compte que ces maladies comportent des sous-catégories qui englobent différents types de symptômes associés à une atteinte de l’appareil urinaire.
Notre but ici n’est pas de dire que les maladies urinaires précédemment citées sont toutes les mêmes, où qu’elles ont les mêmes conséquences sur la qualité de vie de celles et ceux qui en souffrent. Pourtant, elles ont un point commun : dans la majorité des cas, aucune cause n’a été identifiée et ces maladies restent donc incurables. Le traitement se contente de soulager la douleur et les symptômes urinaires sans résoudre le problème de fond.
« Après près de 3 ans et demi à souffrir d'une infection urinaire chronique, deux médecins m'ont dit qu'ils ne pouvaient plus rien faire pour moi. Un troisième a déclaré : peut-être que vous souffrez simplement d'une vessie irritable ou d'une cystite interstitielle. Le « peut-être » m'a semblé un peu léger dans le cadre d'un diagnostic. Mes résultats d'analyse ne montraient rien qui aurait pu expliquer mes symptômes, pourquoi ? »
Si nous avons listé les maladies urinaires chroniques plus haut dans cet article, c’est parce que plusieurs recherches sérieuses prouvent aujourd’hui que de nombreuses femmes ont reçu un mauvais diagnostic. On leur a dit qu’elles souffraient de maladies urinaires incurables alors qu’elles avaient en fait une infection urinaire « incrustée » dans la vessie, autrement dit une infection urinaire chronique. En s’appuyant sur un test urinaire fiable, ce type d’infection peut être diagnostiqué et traité efficacement.
On vous explique.
Quelle est la cause d’une infection urinaire chronique ?
C’est là où commencent les explications scientifiques compliquées (mais lisez jusqu’au bout, c’est fascinant !)
Dans un autre article, nous vous parlions des causes d’une infection urinaire, et nous vous avons expliqué ci-dessus que les infections récurrentes sont causées par une infection urinaire persistante qui n’a pas été éradiquée lors d’un traitement antibiotique classique.
Une infection urinaire persistante peut durer des années sous la forme d’une infection urinaire chronique. Pour de nombreuses femmes, les cycles d’accalmie et de crise s’enchaînent indéfiniment et beaucoup d’entre elles finissent par recevoir un diagnostic de syndrome de la vessie douloureuse, de vessie hyperactive, de cystite interstitielle etc. Nous reviendrons plus tard sur ce point.
Pourquoi est-il si difficile de détecter et de traiter une infection urinaire chronique ?
Nous savons désormais qui est le coupable. Si des centaines de milliers, voire des millions de personnes reçoivent un mauvais diagnostic, c’est parce que les infections urinaires chroniques sont causées par des biofilms.
Le lien entre biofilms et infections urinaires persistantes
"Dans le cas d'une infection urinaire chronique, un biofilm peut être défini comme une colonie de bactéries : elles se regroupent et se collent à la paroi de la vessie. Ces bactéries produisent un film protecteur qui les isole des antibiotiques et des attaques du système immunitaire."
Cet abri visqueux rend le diagnostic et le traitement d’une infection urinaire chronique très difficile. Tant que les bactéries sont protégées à l’intérieur de leur cachette, le corps ne parviendra pas à les éradiquer efficacement.
Lorsque des bactéries s’échappent du biofilm ou sont libérées dans la vessie, le corps sait qu’il est infecté. Il déclenche alors une réponse inflammatoire, qui accroît les symptômes de l’infection urinaire. C’est pour cela que l’intensité des symptômes varient et que les périodes de crise et d’accalmie s’enchaînent.
« J'ai une infection urinaire tous les mois environ. Entre chaque infection urinaire, je me sens mieux, mais j'ai souvent la sensation qu'une autre infection urinaire est sur le point de se développer. Je bois beaucoup d'eau pour éviter d'avoir à nouveau une infection urinaire, mais je n'y échappe jamais. Mes symptômes reviennent en force et je finis avec une autre infection urinaire extrêmement douloureuse. »
De nombreuses personnes décrivent des situations semblables en les nommant « période de crise » ou « épisode de crise ». Cela signifie qu’elles ont identifié qu’il s’agit d’une infection chronique qui alterne entre phase latente et phase de crise. La science corrobore leurs impressions.
Les biofilms sont responsables de la fluctuation de vos symptômes urinaires
Nous avons comparé les recherches sur les biofilms avec les symptômes classiques d’une infection urinaire chronique, en utilisant l’exemple de la bactérie E.coli.
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| Etape 1 | L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE • L'infection et l'inflammation de l'appareil urinaire sont causées par l'invasion et la multiplication des bactéries ou d'autres pathogènes. LES SYMPTÔMES • Symptômes de l'infection urinaire classique : envies fréquentes, douleurs ou pression, brûlure en urinant, urgences mictionnelles… |
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| Etape 2 | L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE • Les bactéries qui flottent dans l'urine commencent à adhérer à la paroi de la vessie. • Les antibiotiques peuvent encore être efficaces à ce stade. LES SYMPTÔMES • Sans traitement efficace, les symptômes de l'infection urinaire perdurent car le corps continue à se défendre contre l'infection. |
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| Etape 3 | L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE • Les bactéries adhèrent complètement à la vessie et se protègent en commençant à former un biofilm. • L'efficacité des antibiotiques diminue, le traitement devient difficile. LES SYMPTÔMES • Sans traitement approprié, les symptômes de l'infection urinaire perdurent car le corps continue à se défendre contre l'infection. |
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| Etape 4 | L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE • Les bactéries à l'extérieur du biofilm sont éliminées de la vessie grâce au traitement antibiotique ou au système immunitaire. • Le biofilm reste en place. LES SYMPTÔMES • Les symptômes de l'infection urinaire s'atténuent ou disparaissent |
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| Etape 5 | L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE • Le biofilm continue à se développer. • Plus le biofilm grandit, plus il est difficile pour les antibiotiques d'éradiquer les bactéries qui s'y cachent. LES SYMPTÔMES • Pas de symptômes urinaires, ou des symptômes urinaires mineurs. |
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| Etape 6 | L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE • Détachement du biofilm • Les bactéries s'échappent du biofilm et se retrouvent dans l'urine. LES SYMPTÔMES • Réapparition de l'infection urinaire • Retour des symptômes de l'infection urinaire |
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| Etape 7 | L’EXPLICATION SCIENTIFIQUE • De nouveaux biofilms commencent à se former. • Les bactéries qui flottent dans l'urine sont éliminées. • Sans traitement adéquate, le cycle se répète. LES SYMPTÔMES • Les épisodes aigus s’enchaînent selon les fluctuations du biofilm. |
Il est important de souligner que les champignons, tout comme les bactéries, peuvent créer des biofilms et qu’il est possible que plusieurs pathogènes coexistent dans la vessie. En effet, certains biofilms complexes peuvent héberger plusieurs familles de pathogènes à la fois.
 | « Ces micro-organismes aiment former des colonies. Un biofilm est comparable à un appartement en colocation, et plus l'infection s'installe dans le temps, plus il est probable que vous ayez plusieurs pathogènes qui cohabitent et mettent le bazar. De plus, Ils sont solidaires, ils s'entraident pour survivre. Imaginez une pelote de laine : Il faut commencer par tirer sur un premier fil pour espérer la défaire entièrement. » |
Les infections bactériennes étant bien plus courantes que les infections fongiques, et pour éviter de compliquer inutilement cet article, nous continuerons ici à utiliser l’exemple d’une infection urinaire bactérienne. Mais souvenez-vous que les pathogènes qui causent une infection urinaire peuvent être différents d’une personne à l’autre.
Les biofilms bactériens peuvent aussi se trouver à l’intérieur des cellules de la paroi de la vessie et forment ce que l’on appelle des colonies bactériennes intracellulaires (CBI). Dans les faits, on a identifié des CBI dans environ 1 / 5ème des échantillons d’urine prélevés chez des femmes souffrant d’une infection urinaire classique.
Intéressant, n’est ce pas ? Une équipe de chercheurs britanniques a modélisé la formation des biofilms et des CBI. Vous pouvez y accéder ici.
Existe-t-il un test pour confirmer la présence d’un biofilm dans la vessie ?
La présence de biofilms dans la vessie ne relève pas de la science fiction.
The National Institutes for Health (NIH) estime que 80 % des infections bactériennes sont causées par des biofilms.
Bien que l’existence de biofilms responsables d’infections chez l’homme soit reconnue depuis plusieurs décennies par la communauté médicale, leur rôle dans le développement des infections urinaires est étudié depuis peu.
 | « Je suis convaincu que les biofilms et les colonies bactériennes intracellulaires jouent un rôle important dans le développement des infections urinaires. Ces deux phénomènes pourraient expliquer pourquoi un patient à qui l'on prescrit un antibiotique parfaitement adapté au pathogène identifié se retrouve avec une autre infection urinaire quelques temps après avoir arrêté le traitement, et qu'une fois encore, il s'agisse de la même bactérie. Pourquoi l'antibiotique n'a-t-il pas réussi à éradiquer l'infection ? Eh bien, je pense que dans de nombreux cas, c'est à cause des biofilms ou des colonies bactériennes intracellulaires. Autre possibilité, la réinfection par un pathogène semblable en provenance des intestins ou du vagin. » |
Habituellement, les laboratoires mettent en culture les bactéries retrouvées dans l’urine et réalisent un antibiogramme (ECBU). Si des pathogènes sont identifiés dans l’urine, le laboratoire teste leur sensibilité aux antibiotiques.
Une fois que l’antibiogramme a été réalisé, le médecin prescrit le traitement adéquat.
Malheureusement, les ECBU sont incapables de détecter la présence d’un biofilm dans la vessie. C’est pour cela qu’ils ne sont pas adaptés à la mise en place d’un traitement efficace contre les bactéries contenues dans un biofilm.
Pour trouver le traitement adapté à une infection chronique causée par des biofilms ou des colonies bactériennes intracellulaires, il faudrait tester la susceptibilité de tous les pathogènes contenus dans ces biofilms ou colonies, plutôt que de se cantonner aux bactéries retrouvées dans l’urine.
De nouveaux tests pour détecter les infections urinaires chroniques
Depuis plusieurs années, de grands progrès ont été faits en matière de tests urinaires. Certains chercheurs ont réussi à identifier les marqueurs de la présence d’un biofilm ou de colonies bactériennes intracellulaires (CBI) dans la vessie. Il s’agit de bactéries filamenteuses et de colonies bactériennes intracellulaires exfoliées.
Ces termes sont moins compliqués qu’ils ne le paraissent. Une bactérie filamenteuse est une bactérie qui a changé de forme : elle s’est allongée ou s’est ramifiée au sein du biofilm. Les CBI exfoliées sont quant à elles des cellules de la paroi de la vessie qui contiennent des bactéries et se sont décrochées de la vessie pour atterrir dans l’urine. Ces deux marqueurs indiquent la présence d’une infection incrustée dans la vessie.
Si ces avancées sont très importantes, les chercheurs poursuivent les recherches pour mieux comprendre ces phénomènes. A l’heure actuelle, les tests destinés au diagnostic des infections urinaires incrustées ne sont pas disponibles au grand public.
Il existe cependant des tests qui se révèlent bien plus fiables que la mise en culture des urines, aussi appelé ECBU.
Ces tests s’appuient sur le séquençage ADN et sont capables d’identifier tous les micro-organismes contenus dans un échantillon d’urine, qu’ils flottent librement dans l’urine ou qu’ils aient fait parti d’un biofilm. Les laboratoires américains Aperiomics et MicroGenDX pratiquent ces tests.
Vous pourrez en apprendre davantage sur le manque de fiabilité des tests urinaires classiques et sur les méthodes de tests alternatives dans le prochain chapitre.
Il existe des protocoles de traitement pour les infections urinaires chroniques, mais les spécialistes étant en mesure de les administrer sont peu nombreux. Ces traitements nécessitent également un suivi régulier pour contrôler la diminution de l’infection « incrustée » dans la vessie.
Pour en savoir plus, lisez notre article sur les traitements contre les infections urinaires persistantes.
Cystite interstitielle et infections urinaires récidivantes : sont-elles liées ?
Plus haut, nous vous parlions d’une étude où 74 % des femmes interrogées souffrant d’une cystite interstitielle avaient d’abord souffert d’infections urinaires récidivantes.
D’autres études ont également prouvé qu’un pourcentage élevé de femmes souffrant d’une cystite interstitielle étaient en fait atteintes d’une infection chronique due à des biofilms et / ou des colonies bactériennes intracellulaires, cause de leurs symptômes urinaires permanents.
La cystite interstitielle et les maladies qui lui sont associées sont dites incurables, mais…
La cystite interstitielle est un diagnostic d’exclusion. Cela signifie que les médecins concluent à une cystite interstitielle lorsqu’ils ne trouvent pas la cause des symptômes urinaires. Si le médecin ne trouve pas d’explications à vos symptômes urinaires, vous recevrez sûrement un diagnostic de cystite interstitielle.
Redéfinir le diagnostic de cystite interstitielle
La cystite interstitielle ne devrait pas être considérée comme une maladie au sens strict du terme. En effet, les symptômes de la cystite interstitielle varient énormément d’une personne à l’autre, et on ignore pourquoi ces symptômes urinaires sont apparus.
Nous devrions donc penser ce diagnostic comme un « bouche-trou » qui sert à nommer des symptômes urinaires divers dont la cause n’a pas été identifiée.
Le problème du diagnostic d’exclusion, c’est qu’il y a de grandes chances pour qu’il soit erroné. Certains chercheurs sont désormais convaincus que de nombreuses cystites interstitielles sont en fait des infections qui n’ont pas été détectées par les bandelettes urinaires ou les ECBU, dont la sensibilité est trop faible.
 | « La sensibilité des bandelettes urinaires est si faible qu'on ne peut pas exclure une infection urinaire parce qu'une bandelette urinaire est négative. Il en est de même pour l'ECBU, car la mise en culture de l’urine n'est pas un test assez performant pour prouver l'absence d'infection. En plus d’être inutiles, ces tests causent beaucoup de souffrance. » |
Toutes ces informations sont véridiques. Grâce à des tests urinaires performants, on a découvert des infections urinaires chez des centaines de femmes qui avaient reçu un diagnostic de cystite interstitielle – diagnostic qui excluait d’emblée une cause infectieuse.
Grâce à la correction du diagnostic, ces femmes ont pu bénéficier d’un traitement long qui leur a permis de se débarrasser de leurs symptômes urinaires et de leur douleur, souvent de façon définitive.
| "Je suis très prudent avec l’appellation des patients avec une CI, je pense que beaucoup d'entre eux ont une infection urinaire occulte avec des organismes difficiles à cultiver. En utilisant des méthodes de test plus précises, nous sommes en mesure d'identifier les agents pathogènes dans de nombreux cas, et de développer un traitement approprié". |
Quand faut-il voir un médecin si vous soupçonnez une infection urinaire chronique
Si vous souffrez d’infections urinaires à répétition, vous êtes sûrement capable de reconnaître les symptômes dès que l’infection se déclare.
Vous savez peut-être quoi faire pour éviter que l’infection dégénère, mais vous n’êtes pas forcément débarrassée de cette infection pour autant. Si vous avez lu cet article en entier, vous savez maintenant que les infections urinaires récidivantes sont souvent causées par des biofilms.
Pour les femmes qui souffrent d’une infection urinaire chronique, il ne suffit pas de traiter les symptômes isolés, il faut mettre fin à ce cercle vicieux en éradiquant l’infection une bonne fois pour toute.
Le traitement idéal contre les infections urinaires
Dans un monde parfait, les infections urinaires n’existeraient pas, nous sommes bien d’accord sur ce point. Malheureusement, c’est une maladie courante. Lorsque vous contractez pour la première fois une infection urinaire, il faut sortir de ce cercle vicieux le plus vite possible. Voici le scénario idéal…
Symptômes → Test urinaire → Résultats → Diagnostic → Traitement → Guérison
Toutes celles et ceux qui souffrent d’infections urinaires à répétition peuvent vous assurer que c’est loin d’être le cheminement habituel.
Pour beaucoup de patients, certaines pièces du puzzle sont manquantes et aucun traitement adéquat n’est disponible. Ceci s’explique par de nombreux facteurs que nous détaillons dans les chapitres ci-dessous, donc continuez votre lecture !
Pour obtenir une solution durable, la première étape est de réaliser un test pour découvrir la cause de vos symptômes urinaires.
Vous devriez réaliser un test urinaire adapté aux infections chroniques si :
- Vous avez souffert de 2 infections urinaires au cours des 6 derniers mois ou de 3 épisodes dans les 12 derniers mois.
- Vous ne souhaitez pas prendre un traitement antibiotique sans savoir exactement pourquoi.
- Vous souffrez d’infections urinaires à répétition mais n’avez jamais fait de test adapté au diagnostic d’une infection urinaire chronique.
La meilleure façon d’effectuer ce test est de prendre rendez-vous avec un spécialiste. Nous savons qu’il est difficile de trouver un médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des infections urinaires chroniques, mais ne désespérez pas.
Nous allons vous expliquer pourquoi il est si difficile de réaliser un test fiable, et nous vous donnerons des conseils pour y parvenir. Il est crucial que vous récoltiez le plus d’informations possibles pour trouver une solution à vos problèmes urinaires. Rassurez-vous, vous êtes au bon endroit pour cela.
N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à nous contacter.